LES FEES

Né en 1817, Ferdinand Alfred Maury, s'intéressa aux légendes et écrivit un ouvrage sur l'origine des fées : Les fées au Moyen Age. C'est de cet ouvrage que nous reprenons les extraits ci-dessous.

 

Des différents vocables sous lesquels les gallo-romains avaient désigné les divinités dont on vient de parler, un seul s'était conservé dans la mémoire du peuple, celui de fata, jadis employé comme synonyme de "Parques", de matrae ou de matrones, et les fata antiques devinrent les fées des pays de langue d'oil, les fadas des pays de langue d'oc, les hadas de Gascogne. Mais il faut soigneusement distinguer le substantif fée d'un adjectif presque identique : du latin fatum, en effet, on tira un adjectif bas-latin fatatus, en vieux français faé, plus tard fé, signifiant "destiné", et par extension, "enchanté". C'est ainsi que Perrault a pu dire que la clé de Barbe Bleue était "fée".

(...)

C'est donc à la fois dans le culte des Parques et des deae matrae, aussi bien que dans celui des bois et des fontaines, qu'il faut aller chercher l'explication des attributs qui furent donnés aux fées et la preuve que celles-ci sont réellement nées d'un mélange de croyances et de traditions primitives distinctes.